Malgré son court séjour au Caire et son incapacité de bouger, Gautier a mis en relief des animaux sauvages, utilisés par des hommes pour les aider à gagner leur vie. Il a abordé les montreurs de singes et les charmeurs de serpents, deux métiers répandus au Caire au XIXe siècle. Aux dires d'Oleg Volkoff : "On aperçoit dans les rues des psylles (qui) prétendent connaître les moyens pour débarrasser les maisons des serpents qui parfois, s'y cachent." On voit de même des jongleurs entourés de spectateurs; ils font sortir des serpents de leurs sacs, les placent à terre et essayent de leur faire lever les têtes; ainsi que les dresseurs de singes qui divertissent les petites gens en leur présentant des tours joués par des animaux, surtout le singe qui exécute des danses burlesques. Mais la scène que Gautier nous présente, associe les singes aux serpents. Rappelons ici que ces animaux occupaient une place considérable dans l'ancienne Égypte: le serpent "est l'Atoum" et le singe se présente comme "le gardien du savoir, le dieu Thot"
Gautier qui se trouvait sur une terrasse d'hôtel, s'est efforcé de cacher son manque d'enthousiasme. L'occasion lui a permis d'offrir une vraie scène intéressante: Il a vu un jeune garçon ayant environ treize ans, venir près de l'hôtel, accompagné de son assistant qui faisait avancer deux singes de l'espèce babouin. "Les singes, sur ordre de leur maître, se mirent à tourner en rond comme dans un manège, à marcher sur les mains de devant, à faire la culbute et le saut périlleux en avant et en arrière." Convaincu que jusque-là rien de particulier, l'auteur s'est adressé à ses lecteurs, comparant les dresseurs d'animaux dont il avait présenté la description physique et morale, à ceux de l'Europe qui étaient plus experts.